C’est sous un ciel menaçant mais munis de leur bonne humeur habituelle que les élèves partent à l’assaut du lac. Dès le parking de la médiathèque, les observations ornithologiques pleuvent. Ça tombe bien, la pluie s’est aussi invitée. Réfugiés sous les chapiteaux, vestiges du carnaval, on observe les premiers oiseaux. Quiscales merles, toujours présents à cet endroit, mais aussi, des pigeons roussets, des hirondelles à ailes blanches, une Sturnelle militaire, une bonne introduction pour comprendre l’utilisation des fiches d’observation.
Nouvelle éclaircie et cap au lac, où on pose une nasse dans l’espoir de pêcher quelques poissons. L’accès à l’eau au niveau du départ des pirogues, nous permet aussi d’effectuer un prélèvement pour tester la salinité. Avec toute cette pluie, pas la moindre trace de sel. C’est bien de l’eau douce. Deuxième averse, on repart sous abri. Une occasion pour découvrir la carte des sens que nous allons devoir compléter tout au long de notre balade.

Le pont franchit, on s’initie à l’utilisation des jumelles. Ça tombe bien, dans le viseur, cinq espèces, une aigrette bleue, un héron strié, une Gallinule d’Amérique, des anis à bec lisse, une jacana noir. Finalement, le tableau d’observations se remplit vite. La clé de détermination est sortie pour identifier les hérons et aigrettes. Lors de la sortie, on observera la grande Aigrette, l’Aigrette bleue, le Héron strié et l’Aigrette tricolore et sa curieuse méthode de pêche. Abrités sous un arbre, nouvelle averse en compagnie d’un tas d’ordures qui nous fait réfléchir à la durée de vie de nos déchets… Un élève s’interroge : "Comment un microonde a pu se retrouver là ». Un Cacique huppé, emblème de la classe nous survole brièvement.

Direction le club de Canoë, quand, soudain, Odensjo nous annonce qu’il a vu un Caïman. Un Caïman à lunettes qui nous laissera tout le loisir de l’observer. Pas loin, un Jacana noir accompagné de ses deux jeunes semble marcher sur l’eau alors qu’une Gallinule d’Amérique nage en compagnie de son poussin. On passe le club de Canoë, c’est le domaine des Talèves violacées.

Arrivés à mi-chemin se pose la question de savoir si on fait demi-tour ou pas. Finalement, c’est décidé, on fera le tour, invités par une grande aigrette qui nous barre le chemin, avant de s’envoler dans un vol majestueux. Au niveau du pont, les récentes pluies ont gonflé le lac Marie-Claire. Ses eaux s’évacuent par le canal qui le relie au lac bois Chaudat. La force du courant montre combien ce système de vases communicants est important pour éviter les inondations.
Enfin, la boucle est bouclée. Ce qui se traduit sur les cartes par un smiley rayonnant. La nasse relevée, bredouille, les poissons sont déjà partis en vacances. Dernier travail sur la couleur de l’eau, prise d’échantillon. Retour en classe où on propose et effectue quelques expériences pour clarifier l’eau.

Au total, 28 espèces d’oiseaux et 3 espèces de reptiles auront été observées lors de cette sortie. Finalement, peu d’élèves s’imaginaient que si près d’eux, il y avait déjà tant de choses à voir. L’approche scientifique est un autre regard sur le monde. Reste à savoir si les cabiaïs du lac sont une légende urbaine ou pas, mais pour ça, il va falloir ouvrir les yeux. Espérons que la curiosité des sixièmes « Cacique » soit récompensée avant la fin de l’année.