La classe de mer prend le large

le vendredi 16 novembre, la classe de mer du collège Victor Schoelcher est invitée à bord du Guyavoile pour une mission océanographique. Un projet préparé depuis le mois de juin, en collaboration avec l’Ifremer, l’association OSL et Guyavoile, qui ont eu l’extrême gentillesse de nous proposer l’accès à un milieu si important et si mal connu du grand public : L’océan. Objectif : répondre à la question : "Pourquoi dit-on que l’océan est l’autre poumon vert de la planète ?".

Mis à jour le mardi 22 janvier 2019 , par SVT

Vendredi 7 h 20, tout le monde est là, prêt à embarquer. Le rendez-vous était pourtant fixé à 7 h 30. La question est posée "Pourquoi dit-on que l’océan est l’autre poumon vert de la planète ?". Luc a fait des recherches, il nous donne une explication très correcte. C’est bon, plus besoin d’aller en mer, on a la réponse. Finalement, on choisit quand même d’aller vérifier sur le terrain quelles sont les fameux producteurs primaires évoqués, sont-ce les algues que l’on connait, existe t-il des êtres vivants qu’on aurait oublié ? Dans quelles conditions poussent ces végétaux ?

7 h 30, Philippe, le skipper, fait son briefing de sécurité. Et c’est parti ! Il y a

beaucoup de données à collecter dans l’embouchure du Kourou : Oiseaux, plancton, paramètres hydrologiques. Les groupes s’activent aux quatre coins du catamaran. Le rythme est très soutenu. A peine sortie de l’embouchure, la zone de mélange des eaux est là, tout prêt de la côte. Pas le temps de souffler, il faut se remettre à collecter des données. Tout de suite après, nous hissons la grand voile et faisons route vers les îles du salut. Comme il arrive souvent, après la dernière balise, la houle se fait sentir. Il devient difficile de se concentrer sur les observations d’oiseaux. C’est juste l’apprentissage de la dure réalité du travail de terrain. Certains préfèrent se rappeler Molière : "Que diable, allait-il faire dans cette galère !"

Enfin, A l’abri de l’île St Joseph et après un bon repas, le travail reprend. Une équipe part à la pêche au plancton, grâce à un filet manta avec Hassan, un marin du Guyavoile. Floriant, journaliste à radio Péyi, n’hésite pas à s’embarquer avec eux. C’est ce qui s’appelle un reportage proche du terrain. D’autres reprennent les mesures des paramètres hydrologiques, observent le plancton au microscope ou à la loupe binoculaire avec Vikie, membre de l’OSL, étudient les poissons grâce à Vincent, un scientifique de l’Ifremer.

Ce n’est plus une averse mais une pluie de données qu’il va falloir trier, regrouper, synthétiser, présenter. Que sera t-il important de retenir ? La différence fondamentale entre le Chaetoceros et le Ceratium, comment pêcher des organismes si petits, le fait que le 100m papillon aurait dû s’appeler le 100m copépode, la faible profondeur de disparition du disque de Secchi. C’est dans les jours à venir que nos océanologues du collège Victor Schoelcher vont devoir répondre à la question. Il faudra peut-être aussi lever la tête et regarder du côté de ce que nous apportent les satellites, compléter ses recherches par exemple en allant voir ce que nous propose la lettre et le site d’Argonautica, proposés par le CNES.

En tout cas, un questionnement et une démarche scientifique qui n’auraient pu être possible sans l’invitation de l’Ifremer, de l’OSL et de Guyavoile. Une démarche exceptionnelle servie par une équipe qui nous a offert une prestation de grande qualité. Un grand merci à eux tous. Si l’on considère que le savoir est une quête de liberté, vous nous avez rappelé, de la meilleure des façons, le vers de Baudelaire : "Homme libre toujours tu chériras la mer". Merci aussi aux élèves pour votre attitude si sympathique. Vous avez su endurer les épreuves de l’océan sans jamais vous plaindre, vous nous avez communiqué votre précieuse bonne humeur.

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