Journée mondiale des droits des femmes : avec des si...au CDI

Le 8 Mars, c’est la journée mondiale des droits des femmes. Au CDI, nous aimons essayer de faire réfléchir les élèves à cette occasion.
Cette année, deux petites animations pour jouer autour des stéréotypes : "Avec des si..."

Mis à jour le mardi 28 avril 2020 , par CDI

D’autres actions étant en cours, il a été décidé de mettre en place une installation légère, mais de marquer tout de même cette journée mondiale du droit des femmes.

Pour cela, nous avons choisi de travailler sur les stéréotypes de genre : même si cela est un peu en marge, nous estimons que lutter contre ces stéréotypes permet à terme d’améliorer la condition féminine.

Dès lors, nous avons eu deux idées :

1) Arbre à souhaits

Nous avons mis en place un arbre à souhaits, afin de faire une forme d’état des lieux : dans quelle mesure notre sexe de naissance nous impose-t-il des comportements ou nous empêche-t-il d’en adopter d’autres ?

Dès lors, des papiers étaient à disposition avec indiqué « Moi, fille, j’aimerais… » et «  Moi, garçon, j’aimerais…  ».

Si certains ont parfois mal compris l’exercice, nous avons eu aussi des réponses très pertinentes : plusieurs jeunes filles sentent ainsi une pression au niveau de l’habillement (« Moi, fille, j’aimerais m’habiller comme je veux sans qu’ont* me dise quoi mettre », « sans qu’on me dise c’est pas assez féminin  ») ou des compétences ménagères.

Un garçon souhaiterait « Eliminer les avis sur la féminité et la virilité », précisant « je ne comprends pas ce principe »). En tout cas, fille comme garçon, certains ne veulent «  jamais tomber amoureux  » ou ne plus l’être : l’amour, grande cause adolescente.

Merci aux professeurs qui se sont aussi exprimés...

2) "Avec des si..." : Contes et stéréotypes

Nous avons voulu les faire travailler sur le conte (en lien avec l’Atelier « Conte, Raconte » du mardi midi), grand vecteur de stéréotypes.

Nous nous sommes amusées à imaginer une inversion des sexes dans les contes et à poser la question aux élèves des changements (ou non) que cela induirait, en les replaçant à notre époque.

Un petit questionnaire était là pour faire émerger les stéréotypes des jeunes, à travers des questions telles que : « Si Cendrillon était un garçon, sa belle-mère lui demanderait-elle de faire le ménage ? », ou «  Si Aladin était une fille, conduirait-il un tapis volant ? ».
A chaque fois qu’ils cochaient non, nous les invitions à préciser "pourquoi ?", pour faire ressortir leurs idées reçues.

Ainsi, Cendrillon au masculin n’aurait pas fait le ménage « parce que les hommes ne font pas de ménage », Aladin au féminin aurait pris les trésors en plus de la lampe, «  car parfois les femmes ont une obsession pour l’argent  », et la Belle au masculin n’aurait pas aimé la Bête car « les garçons ne sont pas sensibles à la beauté intérieure »

Nous reprenions ensuite dans la mesure du possible les questionnaires avec eux à l’oral. Il a parfois été difficile avec certains élèves de déconstruire certains clichés et de leur faire prendre conscience que ce qui s’appliquait à leur modèle familial proche ou plus lointain n’était pas nécessairement universel.
« Mais qu’arrive-t-il aux femmes pour qu’on en arrive là ? » nous a ainsi dit une élève de 4ème, par ailleurs très peu provocante, quand nous tentions de, en lui démontrer que les hommes aussi pouvaient cuisiner, prenant pour exemple les pâtissiers de la ville ou nos conjoints...

Quelques élèves ont mis « oui » partout, nous disant « mais madame, fille ou garçon, c’est pareil  ! ».
Certains élèves, dès la 5ème, ont bien compris toute l’ironie de notre démarche et y ont répondu avec beaucoup d’humour. Ainsi Cendrillon au masculin ne serait pas allé au Bal car « Il serait resté pour exercer sa passion, le ménage  » et Peau d’Ane n’aurait pas fait un gâteau pour la princesse « mais il aurait fait la vaisselle ! »

Au niveau du bilan la démarche est intéressante, mais nécessite un travail oral avec les adolescents et suppose donc de bénéficier d’une bonne disponibilité.

Nous pensions, après avoir laissé l’installation à disposition une bonne semaine, proposer le questionnaire « corrigé » avec des images montrant des hommes agent d’entretien ou pâtissiers, des femmes militaires, des statistiques, pour tous les élèves…mais l’épidémie de coronavirus et la fermeture de l’établissement ont reporté ce projet.


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