La fête de la science ne manquait pas de sel cette année au collège Victor Schoelcher. Au menu, en entrée, les 54 élèves des 6èmes EIST/EIH se sont retrouvés à la pointe des roches pour une découverte pluridisciplinaire de ce célèbre site de notre littoral.

Dans EIST et EIH, il y a le mot "intégré", et le moins que l’on puisse dire est que le programme de ce jeudi 07 novembre concernait plusieurs domaines. En effet, les six professeurs d’EIST et d’EIH avaient préparé de multiples ateliers pour les enfants. Au programme : Histoire, géographie, géologie, écologie, biologie, physique et chimie. De quoi faire chauffer les neurones sous un soleil de plus en plus généreux.

Le site de la pointe des roches est à cet égard remarquable. Chaque atelier trouve une illustration directe à ses pieds. De la tour Dreyfus, témoin du passé, aux hôtels, représentants de l’activité touristique, de l’embouchure du fleuve qui draine ses sédiments, à la vasière et la mangrove qui regorgent de vie, du sel invisible qui sous la magie du professeur de physique-chimie apparait au grand jour, à la laisse de mer, témoin des éléments que nous déposent le fleuve et la mer.

Un programme chargé donc, mais de 8 h à 12 h, les cinq groupes ont eu le temps d’aller d’un atelier à l’autre. La nature étant généreuse en Guyane, cerise sur le gâteau, ils ont même eu la chance de pouvoir admirer l’emblématique Ibis rouge.

Pour le plat de résistance, les 5èmes "classe de mer" sont partis aux îles du Salut. Cette fois-ci, il s’agit de travailler sur la couleur de l’océan. Il n’a échappé à personne en Guyane que lorsqu’on parle de la mer, il vient souvent rapidement à l’esprit sa couleur, suivi de : "elle est sale", pas salée, non, sale.

Mais qu’en est-il vraiment ? Cette eau marron, d’où lui vient sa couleur ? C’est à cette question que vont tâcher de répondre les 18 élèves volontaires de la classe de mer.

Pour y répondre, rien de mieux que d’aller voir sur place. Le vendredi 8 novembre,

nos 18 mousses ont embarqué sur le catamaran Guyavoile, très beau voilier de 17 mètres. Destination : les îles du Salut et au-delà si l’état de la mer le permet.

Au cours du trajet, nous avons défini trois stations : une à l’embouchure du Kourou,

une à la fin du chenal et une dernière, derrière l’île du diable. Pour cette dernière, Pablo le skipper définit l’état de la mer comme "Peu agitée". Quelques jeunes mousses semblent dubitatifs et font le dur apprentissage du métier. Pas évident en effet d’être embarqué, non comme passager, mais pour faire des prélèvements de plancton, mesurer la température ou la salinité, évaluer la couleur de l’eau, identifier et localiser les oiseaux marins, etc...

Mais enfin, comme disait Baudelaire : "La mer, la vaste mer, console nos labeurs !" Jamais, il n’eut plus raison qu’au moment où surgit une ombre dans le bleu retrouvé

de l’océan. Un requin baleine passe tout simplement sous la coque du catamaran ! Un magnifique animal qui mesure environ un tiers du bateau, soit 5 à 6 mètres ! Puis, c’est au tour des raies mantas et des dauphins.

La pause déjeuner se passe sur l’île Royale. A l’aplomb du pique-nique, les tortues vertes émergent, toutes proches de nous. Un plastique traine, vite ramassé. Qui après un pareil spectacle voudrait voir qu’une seule de ces créatures marines

s’étouffe par notre négligence ? Les tables sont montées et équipées de microscopes et loupes binoculaires. Après le requin baleine, on se plonge dans les minuscules de l’océan. La pêche du matin est observée en directe : diatomée, dinoflagellés ramenées dans notre filet manta et ophiures fraîchement pêchées sur les rochers de Royale.

Une journée qui restera une belle expérience et qui n’aurait pu être possible sans Guyavoile et l’OSL pour les moyens logistiques et l’expertise scientifique. Le

financement est assuré en grande partie par l’Office de l’eau de la Guyane qui soutien le projet depuis le mois de mai 2019. Merci aussi au collège V.Schoelcher pour la contribution financière et le soutien de l’administration.

Bon, même si son côté sucré n’est pas démontré, on peut dire que le requin baleine fut le dessert de cette semaine de la fête de la Science.

Photos de M. Mondou, M. Breton, M. Gosse.